Le traité d'Atlantique nord plus OTAN nécessaire qu’avant ?
Lors d’une conférence, Donald Trump, ancien président des Etats-Unis et candidat aux prochaines présidentielles, explique qu’il refusera d’apporter des aides aux pays européens en cas d’attaque russe s’ils ne remplissent pas l’entièreté des demandes attendues par l’OTAN.
“Je ne vous protégerai pas. En fait, j’encouragerais même [les Russes] à faire ce qu’ils veulent”, a déclaré Donald Trump lors d’une conférence, ce 11 février. En disant cela, il s’adresse aux pays membres de l’alliance et menace de ne pas les protéger s'il juge leur contribution financière insuffisante.
Ces pays sont censés accorder 2% de leur PIB à la défense militaire de l’OTAN. Or, seuls 11 pays sur les 31 respectent réellement cet accord et certains États, comme la France ou l’Allemagne, restent en dessous de ce seuil. L’ancien président a donc affirmé qu’il n’interviendrait pas en cas d’attaque russe dans ces conditions. Ceci serait cependant une violation à l’article 5 du traité de l’OTAN, qui explique que si un pays de l'OTAN est attaqué, tous les autres pays de cette alliance ont l’obligation de prendre sa défense.
Les américains remettent en cause l’utilité de l’OTAN depuis longtemps et la politique isolationniste de Donald Trump pourtant mise de côté ces derniers temps refait surface à l'approche des élections présidentielles. Il émet une volonté de se retirer de cette alliance pour privilégier les dépenses nationales.
Cependant, même s’il est impossible juridiquement pour les Etats-Unis de sortir de l’OTAN (grâce à une loi votée par le congrès), cette déclaration reste inquiétante car la fonction de président des Etats-Unis permet notamment de couper les fonds à cette organisation.
Ce genre de propos venant de Donald Trump n’est néanmoins pas nouveau. En effet il avait déjà qualifié, lors de sa première campagne présidentielle, l’OTAN “d’organisation obsolète”. Ce qui traduit sa volonté de ne pas honorer son devoir d’aider ses alliés.
“Ethniquement c’est critiquable, mais économiquement, c’est tout dans l’intérêt de son pays [...] Dans tous les cas, il est gagnant : soit il prend énormément d’argent pour une protection de l’OTAN, soit avec les conflits qui enrichissent les Etats-Unis”, témoigne Aurélien, un passant lillois, interrogé sur la situation.
Le discours du candidat conservateur a suscité de nombreuses réactions, dont l’inquiétude d’une partie des États européens, aujourd’hui encore très dépendants des Etats-Unis, comme les pays baltes. “Je ne suis pas sûr que l’Europe soit capable de se défendre toute seule”, avoue Jacques Fourquet, un autre passant. Le président de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a également réagi, en faisant part de sa crainte vis-à-vis de cette déclaration. Il cite : “Ces propos affaiblissent toute notre sécurité”.
Son principal opposant, Joe Biden, actuel président des Etats-Unis, s’est aussi prononcé face aux propos du candidat : “Le fait que Donald Trump avoue qu’il compte donner le feu vert à Poutine pour davantages de guerres et de violences est affligeant et dangereux”.