Comment évolue la situation depuis ?
Mise en contexte
Taiwan est une île au large de la Chine qui est aujourd'hui indépendante, elle possède donc son propre gouvernement et sa propre armée. En revanche, la Chine considère que Taiwan lui appartient et souhaite reprendre ce territoire pour réunifier toute la Chine. Cette division entre la Chine s'est en réalité produite à la fin de la guerre civile chinoise en 1949, après la victoire du parti communiste de Mao Zedong.
A l'international, le statut de Taiwan reste flou alors que le pays n'est officiellement reconnu que par 14 petits Etats et ne siège plus à l'ONU depuis 1971.
Pourtant, Taiwan est la 21e économie mondiale, selon le FMI, et elle entretient des relations quasi-diplomatiques avec de nombreux pays.
Taiwan compte désormais un allié de taille, notamment au niveau économique : les Etats-Unis. Le président Joe Biden a même affirmé il y a quelques mois que les Etats-Unis défendraient militairement Taiwan si la Chine venait à envahir l'île.
Aussi en fin juillet, la CIA estimait qu'avec la guerre en Ukraine, l'invasion de Taiwan par la Chine n'était désormais qu'une question de temps. De plus, ces derniers mois, le gouvernement chinois a insinué plusieurs fois qu'il pourrait faire usage de la force pour récupérer Taiwan.
Tout s'est accéléré le 2 août lorsque Nancy Pelosi, une élue américaine proche de Joe Biden, s'est rendu à Taiwan. Ce qui n'a pas plu à la Chine qui perçu cette visite comme une provocation, les Etats-Unis s'étant engagés à n'avoir aucune relation officielle avec Taiwan.
En réponse, l'armée chinoise lance des exercices militaires le 4 août, en mobilisant des navires de guerre, des avions de combat et tirant des missiles vers le détroit de Taiwan. Pour les Etats-Unis, cette démonstration de force de la Chine est ''irresponsable'' et ''contraire au maintien de la paix''. Tandis qu'ils sont alors qualifiés de "disproportionnés et déstabilisants" par la ministre australienne des Affaires étrangères, Penny Wong.
De son côté, la Chine affirme être en ''situation de légitime défense", assure à la presse Hua Chunying, une porte-parole du ministère des Affaires étrangères.
La Chine a publié ensuite un document qui détaille la manière dont elle envisage de reprendre possession de l'île, notamment via des sanctions économiques. ''La force serait utilisée en dernier recours'', précise le document. Selon des experts, la Chine ne souhaite pas pour l'instant de confrontation armée avec Taiwan. Elle pourrait se contenter de sanctions économiques et de démonstrations de force.
Seulement, les Etats-Unis annoncent une nouvelle vente d'armes à Taiwan pour 1,1 milliard de dollars. La Chine a donc dès lors exigé l'annulation de ce contrat et menace dorénavant de prendre des ''contre-mesures'' contre les Etats-Unis.
Un parallèle avec la situation russo-ukrainienne :
Alors que les tensions ne cessent de croître, la Russie rentre en scène le 15 août lors d'une visite amicale entre Xi Jinping et le dirigeant russe Vladimir Poutine, une première depuis l'invasion de l'Ukraine.
Xi Jinping a annoncé à Vladimir Poutine que la Chine était prête à « travailler avec la Russie à un soutien ferme et mutuel sur les questions liées aux intérêts fondamentaux de chacun et approfondir la coopération ».
Vladimir Poutine, de son côté, a dénoncé les tentatives occidentales de « créer un monde unipolaire », qui ont « récemment pris une forme absolument laide et sont totalement inacceptables ».
On identifie ici clairement l'intention du dirigeant russe quant à l'organisation d'une alliance de certains pays orientaux pour contrer les sanctions venant de l'Ouest. Bien que faisant face à une armée en difficulté en Ukraine, rester isolé n'est pas une option envisageable pour Vladimir Poutine qui le démontre par cet entretien avec le dirigeant chinois, mais aussi avant lui avec Ebrahim Raïssi en Iran, Sadyr Japarov en Kirghizstan, et enfin Serdar Berdymoukhamedov en Turkménistant.
Source principale : Courrier International